Après avoir étudié à Paris les grands enjeux maritimes, escale à Toulon pour la Majeure « Enjeux et stratégies maritimes » de la session nationale de l’IHEDN
Un premier module stratégique à Paris a réuni début octobre les 250 auditeurs de la session nationale de l’IHEDN avec notamment une intervention du Premier ministre puis du préfet Denis Robin, Secrétaire général de la Mer. Ceux de la majeure « Enjeux et stratégies maritimes » ont également pu débattre avec l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine et Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du Cluster maritime français, sur les grands enjeux de défense et de sécurité en mer ainsi que sur les grandes perspectives de l’économie Bleue.
Les plus hautes autorités de l’Etat ayant ainsi planté le décor des grands enjeux maritimes, les auditeurs ont ensuite appareillé puis fait escale les 19 et 20 novembre 2021 à Toulon, le plus grand port militaire de la Méditerranée.
Le vendredi matin les auditeurs ont été accueilli par le contre-amiral Roux de Luze représentant le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, commandant de la zone maritime Méditerranée et préfet maritime de la Méditerranée
Le capitaine de vaisseau Pascal Forissier a ensuite présenté aux auditeurs les grands enjeux stratégiques de la France en Méditerranée, espace maritime particulièrement sensible affecté par des crises et des menaces majeures : révolutions arabes, guerre civile en Syrie, tensions en Ukraine, terrorisme, trafics d’armes, de stupéfiants et d’êtres humains, rivalités pour l’exploitation des gisements gaziers de la Méditerranée occidentale…
Ils ont ensuite rencontré les grands acteurs des opérations aéronavales : le vice-amiral d’escadre Xavier Baudouard, commandant la force d’action navale, le contre-amiral Roux de Luze, adjoint « opérations » du commandant en chef et le capitaine de vaisseau Jean-Marc Pochon, chef d’état-major de la force maritime de l’aéronautique navale. Ils ont ainsi pu découvrir le très haut niveau technologique des moyens de la marine – navires de surface, sous-marins et aéronefs – ainsi que l’expertise et la forte motivation des marins qui les mettent en œuvre. Mais ils ont également touché du doigt les difficultés rencontrées pour maintenir les équipements en condition opérationnelle ainsi que pour recruter et fidéliser des marins de qualité dans un contexte de pression opérationnelle croissante et de forte sollicitation des équipages.
L’après-midi, dédiée à l’action de l’Etat en mer, débuta par une visite du CROSS Méditerranée (CROSSMED) où les auditeurs furent accueillis par les administrateurs en chef des affaires maritimes Stéphane Péron, directeur interrégional adjoint de la mer (DIRM) Méditerranée et Philippe Michaud, directeur du CROSS.
Au cœur de ce bras armé du préfet maritime qui lui permet de mobiliser l’ensemble des moyens de l’État intervenant en mer, les auditeurs, impressionnés par la salle des opérations, ont pu constater concrètement l’exceptionnelle efficacité de cette organisation interministérielle.
Le capitaine de frégate Olivier Drevon, directeur adjoint du CROSS explique aux auditeurs le fonctionnement du centre des opérations
Cette synergie et la satisfaction unanime vis-à-vis de la coordination exercée par le préfet maritime se sont à nouveau manifestées lors des débats sur l’Action de l’Etat en mer (AEM) avec le commissaire général de la Marine Thierry Duchesne, adjoint AEM du préfet maritime. Les auditeurs ont découvert la complicité et l’esprit de coopération interministériel de tous les acteurs de ce dispositif qui bénéficient d’une synergie exemplaire des moyens de l’Etat.
Ce cycle de conférences et de tables rondes s’acheva par une plongée dans les abysses grâce à une intervention d’Arnaud Schaumasse, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM). Il a su leur communiquer sa passion pour les richesses que recèlent les épaves du « plus grand musée du monde » qui, outre leur exceptionnel intérêt culturel et historique, peuvent représenter de véritables enjeux stratégiques et géopolitiques.
Mais les auditeurs resteront surtout marqués par la richesse et la grande franchise de leurs débats avec les plus hautes autorités de la marine nationale à Toulon et des autres administrations rencontrées qui leur ont consacré un temps précieux pour réfléchir avec eux sur les grands défis auxquels elles sont confrontées et la façon dont elles les relèvent.
Le lendemain matin, les visites du porte hélicoptère amphibie Mistral par son commandant en second, le capitaine de vaisseau Jocelyn Delrieu, et du sous-marin nucléaire d’attaque Rubis par le capitaine de corvette Benjamin Dotti, son commandant adjoint navigation et l’officier de lutte anti-sous-marine, le lieutenant de vaisseau Matthieu de Norbécourt ont permis d’aborder plus concrètement les concepts et théories abordés la veille. Mais ce fut surtout l’occasion pour les auditeurs de rencontrer des marins jeunes, enthousiastes et particulièrement compétents qui ont su leur faire partager leur passion pour un métier exigeant, exercé avec de fortes contraintes dans un environnement parfois difficile et confiné.
Avant de rejoindre leurs pénates la tête remplie d’émotions fortes, les auditeurs se sont replongés le samedi après-midi dans leurs travaux de comité et la méthode prospective enseignée à l’IHEDN qui, favorisant la créativité et l’imagination, suscite de nombreux débat entre les auditeurs.