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Séminaire breton pour la majeure « Enjeux et stratégies maritimes » de la session nationale

Cap vers le Ponant le 10 décembre 2021 pour le séminaire à Brest et Lorient de la majeure « Enjeux et stratégies maritimes » de al session nationale de l’IHEDN. Les auditeurs se sont successivement intéressés aux enjeux de la connaissance des mers et des océans, aux grands défis géostratégiques et géopolitiques de l’océan Atlantique, à la politique de dissuasion de la France et aux moyens dont dispose la Marine nationale pour y faire face.

Dès potron-minet le vendredi matin, les auditeurs ont été plongés au cœur de la connaissance des mers et des océans en découvrant deux pépites françaises du domaine : l’Institut français pour l’exploitation de la mer (IFREMER) et le Service hydrographique de la Marine (SHOM). Madame Valérie Mazauric, directrice du centre IFREMER Bretagne leur a présenté le spectre des activités de recherche de l’Ifremer.

Valérie Mazauric présentant le spectre des activités de l’Ifremer
L’IGA Laurent Kerleguer répondant aux questions des auditeurs sur le SHOM

Ensuite, lors d’une table ronde, les auditeurs ont pu également échanger avec l’ingénieur général de l’armement Laurent Kerléguer, directeur du SHOM, Pierre-Marie Saladin, – directeur de l’unité de recherche Etudes des écosystèmes et Marc-André Gutscher, directeur de l’unité de recherche GeoOcean.

Les auditeurs ont alors découvert à quel point les mers et les océans étaient peu connus – beaucoup moins que la surface de la lune ou de Mars – ainsi que leurs extraordinaires potentiels comme leurs grandes fragilités face aux excès de l’activité humaine. Ils ont également réalisé l’importance stratégique de l’océanographie et de l’hydrographie en matière de défense comme dans les domaines juridique ou diplomatique.

Pierre-Marie Saladin et Didier Flament, directeur du Laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes, ont ensuite plongé les auditeurs dans le monde de leurs laboratoires : la vie insoupçonnée du fond des abîmes sous-marins. S’y côtoient d’étranges créatures d’une résistance exceptionnelles vivant sous une pression de plusieurs centaines de bars et dans des températures pouvant avoisiner 1000 degrés. Les auditeurs captivés seraient bien restés plus longtemps s’ils n’avaient été attendus par le préfet maritime.

Les explications de Pierre-Marie Saladin dans son laboratoire
Les auditeurs écoutant Didier Flament dans son laboratoire
D’étranges créatures vivant dans les abîmes des océans
Photo de famille à l’IFREMER

Les auditeurs ont ensuite quitté l’Ifremer pour être accueillis par le vice-amiral d’escadre Olivier Lebas, préfet maritime de l’Atlantique et commandant la zone maritime éponyme. Il a débattu avec eux des nombreux enjeux de cet océan qui a donné son nom à la plus grande alliance militaire actuelle, l’OTAN[1], et dont la compréhension s’inscrit parfaitement dans le triptyque compétition/contestation affrontement. C’est également en son sein que se diluent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) sur lesquels reposent la souveraineté et la défense des intérêts vitaux de la France.

[1] Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.

Après le déjeuner, les auditeurs ont eu le bonheur de naviguer un peu à travers la rade de Brest pour se rendre à l’Ile Longue, sanctuaire de la dissuasion française, où ils ont abordé les grands enjeux de la dissuasion nucléaire française avec le vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Chaineau, commandant des forces sous-marines et de la force océanique stratégique (FOST). Ils ont ensuite eu le privilège d’être accueillis sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant pour une visite passionnante guidé par les capitaines de vaisseau Cyril Badigeon et Vincent Vacqué, respectivement commandant et second de ce fleuron de la Marine Nationale.

C’est la tête pleine d’images et de rencontres inoubliables avec des marins passionnés auxquels est confié le cœur de l’indépendance stratégique de la France, que les auditeurs ont terminé la journée dans le bus qui les amena tard le soir à Lorient pour un rapide dîner et un repos bien mérité.

Les auditeurs étaient ainsi à pied d’œuvre pour se rendre tôt le lendemain matin sur la base de l’aéronautique navale de Lann-Bihoué où le contre-amiral Pierre de Briançon, commandant la force maritime des fusiliers marins et commandos, puis le capitaine de vaisseau Jean-Christophe Turret, commandant la base, leur ont fait partager les défis auxquels ils sont confrontés. Impressionnés par le niveau opérationnel des commandos marines, troupes d’élite des forces armées françaises, les auditeurs ont été invités à visiter des aéronefs de l’aéronautique navale.

Commandants des flottilles 4F et 24F, le capitaine de frégate Alexandre Arkwright et le capitaine de corvette Boris Wertenberg accompagnés des capitaines de corvette El-Eter et Legenvre sont spécialement revenus sur la base pour faire visiter leurs avions et expliquer leurs missions. L’Atlantique 2, avion de patrouille maritime venant d’être rénové, a impressionné les auditeurs par ses capacités opérationnelles – en particulier l’armement qu’il met en œuvre (missiles, torpilles, bombes…) – et la grande variété de ses missions, conduites sur mer mais aussi sur terre. Pour le Hawkeye, c’est son importance pour la protection du groupe aéronaval, la portée de son radar et l’habileté demandée pour apponter ce mastodonte sur un porte-avions qui ont marqué les auditeurs. Enfin, l’adaptation et Falcon 50 à la surveillance maritime de grands espaces et son efficience, en particulier outre-mer, son exceptionnels. Mais surtout, comme la veille, c’est le professionnalisme et l’enthousiasme de ces « marins du ciel » qui les a le plus marqués.   

Hawkeye
Facon 2000
Auditeurs et équipages devant un Atlantique 2
François Demoulin, Gaëlle Rousseau et Véronique Rolland avec un petit souvenir de l’IHEDN

François Demoulin, directeur de Naval Group Lorient, a ensuite accueilli la majeure au sein du site de production des frégates pour le groupe, en particulier les frégates Européennes Multi-Missions (FREMM). Il a présenté la dimension technologique de ces bâtiments et les défis relevés par ses équipes pour être au rendez-vous à la fois en termes de qualité et de délai. Mesdames Gaëlle Rousseau et Véronique Rolland ont ensuite respectivement abordé les grands défis à relever en matière de ressources humaines et d’écoconception.

Ce fut ensuite la visite de ce chantier particulièrement performant qui a réussi en à peine quelques années à réduire ses délais de production de façon drastique à la plus grande satisfaction de ses clients.

Les auditeurs ont enfin terminé cette escale bretonne en poursuivant leurs travaux de comités dans la Maison de l’Agglomération de Lorient mise à leur disposition pour l’occasion.  La fin d’année 2021 approche à grands pas et la nouvelle année porte l’espoir des auditeurs de continuer ensemble à découvrir ces enjeux maritimes si importants pour la France et à réfléchir aux meilleures stratégies pour y faire face

Les auditeurs et leurs hôtes en tenue de chantier