Comment avez-vous connu l’IHEDN ?
Quand j’étais député à l’Assemblée nationale. J’ai été nommé au gouvernement entre-temps mais je n’ai pas abandonné l’idée. Cela m’a amené à candidater à l’issue de mon expérience ministérielle. Et un an plus tard, je ne regrette pas. Cette formation est unique et enthousiasmante.
Le contexte stratégique a-t-il eu une influence sur votre décision de postuler à la session nationale ?
Il a renforcé ma volonté de mieux appréhender les enjeux techniques, organisationnels, opérationnels et éthiques relatifs aux questions de défense et ainsi de renforcer mes convictions sur les options politiques possibles. La qualité des intervenants a rendu cet exercice possible.
Vous êtes surtout connu comme un spécialiste des transports. Que vous a apporté professionnellement de suivre la majeure « politique de défense » ?
Le monde des transports n’est pas complètement délié du monde de la défense. L’industrie aéronautique a une dimension duale qui n’a échappé à personne. L’émergence des drones nécessite par exemple une réflexion sur la régulation du trafic aérien à basse altitude tout en prenant en compte les impératifs de sécurité publique. La majeure politique de défense permet non seulement de se doter d’une culture transversale sur les sujets de défense, mais aussi d’approfondir les sujets d’intérêt personnel et professionnel.
Plus largement, quel bilan tirez-vous de cette année de formation aux questions de défense ?
La force de la formation à l’IHEDN, c’est – comme le dit le général Yakovleff – de brasser des gens “qui ont déjà un peu de vécu et encore un peu d’ambition”. Je retiens de cette formation la qualité et l’intérêt des visites de site, le plaisir de travailler en comité sur des sujets importants, et la très grande qualité personnelle des auditeurs du CHEM.
La mission de l’IHEDN est de diffuser « l’esprit de défense ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Notre société manque de récit et d’engagement collectif. Le conflit en Ukraine a démontré que ce sont les citoyens qui constituent le rempart d’une nation attaquée dans sa souveraineté et ses valeurs. L’IHEDN contribue à forger un esprit de défense qui devra, à l’avenir, se déployer davantage dans tous les enceintes éducatives. Le tragique du monde nécessite davantage de cohésion ; l’esprit de défense en est un des ferments fondamentaux.