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COLONEL BOURDELOUX : “LES DEUX COALITIONS SPATIALES SE NEUTRALISENT”​

Le colonel de l’air et de l’espace Guillaume Bourdeloux, responsable des opérations spatiales militaires au commandement de l’espace, se demande dans quelle mesure l’Ukraine serait le premier théâtre spatial. C’est en tous cas ce qu’affirment certains think tanks américains, en opposant une coalition occidentale à la Russie. Le colonel note effectivement un changement fondamental dans ce conflit : notre dépendance à l’espace, “un milieu qui reste peu ou pas réglementé”, dans tous les secteurs, civils comme militaires :

“Nous sommes dorénavant dépendants du spatial, et cette dépendance continuera de s’accentuer. Nous l’étions déjà un peu avant, mais nous le sommes également à des fins militaires, et nous le serons de plus en plus aussi. Nous sommes dépendants pour des raisons de mobilité, par rapport aux GPS par exemple, de précision, de synchronisation des effets et de coordination, car il faut pouvoir communiquer, et beaucoup de nos communications passent par le spatial, à des fins d’anticipation et de renseignement, car il faut pouvoir observer et comprendre ce qu’il se passe sur un théâtre, quel qu’il soit. Cela s’accompagne par la numérisation des systèmes d’arme et par l’accentuation de la connectivité tous azimuts, et s’appuie largement sur le spatial.”

Pour le colonel Bourdeloux, “il y a dans cette guerre deux coalitions spatiales complètes, en opposition quasi frontale. D’une certaine manière, elles se neutralisent. Compte tenu du fait que l’ensemble des belligérants sont des nations modernes, et de leur dépendance à l’espace, personne n’a intérêt à un conflit majeur qui aurait des conséquences catastrophiques dans l’espace.” Paraphrasant le général américain de la Seconde Guerre mondiale Montgomery, qui parlait de l’air, il affirme : “Si nous perdons la guerre dans l’espace, nous la perdrons, et nous la perdrons rapidement.”