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« Les enjeux maritimes touchent directement nos populations »

Le vice-amiral d’escadre (2s) Gérard Valin est chef de la majeure « enjeux et stratégies maritimes » à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Ancien amiral commandant la zone maritime océan Indien, il décrypte les évolutions actuelles du domaine maritime, devenu un espace de confrontation.

*« 2s » signifie deuxième section.
Elle est propre aux officiers généraux et indique qu’ils ne sont plus d’active.

Quels sont les enjeux propres aux espaces maritimes ?

Les mers et les océans sont devenus le réseau sanguin de l’économie mondiale. Ils constituent de vrais réservoirs de richesses prenant la relève d’une terre épuisée par l’exploitation intensive d’une humanité à la croissance exponentielle. Dans ce contexte, la mondialisation confère une importance stratégique croissante aux espaces maritimes, ce que certains appellent la « maritimisation » du monde.  L’énergie, l’alimentation, les ressources génétiques et biologiques fournies par la mer sont devenues indispensables. Les entreprises françaises et européennes dépendent des flux maritimes les reliant à l’Asie. Lorsqu’ils sont interrompus, cela affecte notre pays immédiatement. L’épidémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine en sont de cruelles illustrations. Les enjeux maritimes touchent donc directement nos populations. Toutes ces ressources font l’objet de convoitises conduisant à une véritable compétition et à une territorialisation de la mer (voir encadré ci-dessous).  Comme le disait l’historien Hervé Coutau-Bégarie : « Auparavant simple théâtre de conflits, la mer est devenue objet de conflits. »

Justement, nous assistons à une dégradation rapide et durable du contexte stratégique…

C’est peu de le dire tant nous sommes témoins, en mer, du retour de puissances qui s’affranchissent du droit international et recourent de plus en plus à la force pour défendre leurs intérêts. Nous devons faire face à un renforcement des menaces et à une montée des activités illicites sur les espaces maritimes, de la part d’Etats mais aussi d’acteurs non étatiques dotés de moyens parfois supérieurs à ceux de certaines nations.

Comment cela se traduit-il ?

Le retour « en mer » des puissances s’est d’abord manifesté avec l’appropriation, depuis plusieurs décennies, de la mer de Chine méridionale par la Chine. Il s’exprime aussi par la Russie via sa politique d’interdiction conduite en Méditerranée orientale.  D’autres pays, comme la Turquie, profitent de ces infractions au droit international des « Grands » pour avancer leurs pions dans ce gigantesque jeu de go. Enfin, les mers sont devenues le théâtre de tous les trafics qui gangrènent nos sociétés : drogue, êtres humains, armes ou marchandises. Sans parler du terrorisme ! Cette montée des menaces en mer entraîne un réarmement naval, en particulier en Asie, remettant totalement en cause la liberté d’action dont jouissaient jusqu’à présent les puissances occidentales. 

Quelles sont les menaces qui pèsent sur l’espace maritime français ?

La France possède sous sa juridiction le deuxième espace maritime mondial, derrière les Etats-Unis, essentiellement grâce à ses territoires ultramarins. Outre les richesses que recèle cet espace maritime, il nous permet d’être la seule puissance riveraine de tous les océans, ce qui donne à ces terres une valeur stratégique inestimable. Le soleil ne se couche jamais sur notre République. Mais qui dit richesse dit convoitise. Cet espace est soumis à une pression prédatrice croissante de la part d’Etats mais aussi d’organisations criminelles.

C’est-à-dire ?

Je pense en particulier aux ravages de la pêche illégale commis par les innombrables flottes de pêche asiatiques. Cette pression s’exerce également sur la biodiversité marine, agressée par le changement climatique et les pollutions de toutes sortes. La protection de cette biodiversité est une responsabilité que confère à la France, comme à tout Etat côtier, la convention des Nations unies dite « convention de Montego Bay ». Ces menaces imposent à la France de disposer des moyens de surveillance et d’intervention en mer. « Ce qui n’est pas surveillé est pillé et ce qui est pillé est revendiqué », explique souvent l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale. Nos territoires ultramarins doivent donc posséder les moyens nécessaires, renforcés par les forces aéronavales en provenance de la métropole en cas de montée aux extrêmes.

L’hypothèse d’un conflit de haute intensité sur les mers est-elle plausible ?

Le retour de ces puissances qui ne respectent plus le droit international et privilégient l’emploi de la force dans une approche de fait accompli est un véritable défi. La guerre entre Etats est de retour alors qu’elle semblait impossible depuis l’époque des dividendes de la paix qui a suivi la chute de l’URSS. Ces puissances, voire certaines organisations criminelles, disposent de moyens militaires considérables qu’elles n’hésitent pas à utiliser.

Ces dernières décennies, nous étions davantage dans des opérations de police en mer, parfois violentes certes, mais qui nécessitent des systèmes d’armes relativement modestes. Si les forces aéronavales dotées d’équipements de haute technologie se toisaient en mer, la probabilité d’un affrontement était quasiment nulle. Ce n’est plus le cas dans le contexte actuel de compétition et de contestation en mer. Un affrontement de haute intensité peut survenir rapidement à la suite de la mauvaise interprétation, même minime, du comportement de l’adversaire. En outre, ce dernier peut l’engager s’il doute de notre détermination ou pense obtenir un avantage. Il faut donc être prêt à l’engagement de haute intensité et « gagner la guerre avant la guerre ». Pour cela, la Marine nationale doit disposer de marins au moral inoxydable, formés au combat et à la détermination affirmée et connue. Cela va de pair avec la possession d’armes et d’équipements de haute technologie et notre capacité à opérer avec nos alliés.

Qu’est-ce que la territorialisation des mers ?

La première conférence des Nations unies sur le droit de la mer a eu lieu à Genève en 1958. Il faudra toutefois attendre 1982 pour que soit ratifiée la convention de Montego Bay, traité international unique régissant l’ensemble des affaires maritimes et des compétences des Etats sur les espaces maritimes. C’est le début d’une véritable territorialisation des mers, avec la création de zones économiques exclusives (ZEE) pouvant aller jusqu’à 200 milles marins (370 km) des côtes d’un pays. Concrètement, ce dernier se voit octroyer les droits exclusifs d’exploration, d’exploitation, de préservation et de gestion des ressources qui se trouvent dans la zone. Avec ses 10,2 millions de km², dont 97 % outre-mer, la France possède la deuxième plus grande ZEE au monde après les Etats-Unis.

La haute mer, terme désignant tous les espaces maritimes qui ne sont pas sous la juridiction d’un Etat, ne fait en revanche l’objet d’aucune réglementation. Pour contrer la détérioration de sa biodiversité, des négociations très importantes, dites « BBNJ », sont en train d’être débattues à l’ONU. Elles vont notamment conduire à la création d’Aires marines protégées[1] (AMP) en haute mer.

[1] Zones comportant des restrictions, voire des interdictions, de navigation ou d’exploitation.

Le vice-amiral d’escadre (2s)* Gérard Valin est chef de la majeure « enjeux et stratégies maritimes » à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Ancien amiral commandant la zone maritime océan Indien, il décrypte les évolutions actuelles du domaine maritime, devenu un espace de confrontation.

*« 2s » signifie deuxième section.
Elle est propre aux officiers généraux et indique qu’ils ne sont plus d’active.

Quels sont les enjeux propres aux espaces maritimes ?

Les mers et les océans sont devenus le réseau sanguin de l’économie mondiale. Ils constituent de vrais réservoirs de richesses prenant la relève d’une terre épuisée par l’exploitation intensive d’une humanité à la croissance exponentielle. Dans ce contexte, la mondialisation confère une importance stratégique croissante aux espaces maritimes, ce que certains appellent la « maritimisation » du monde.  L’énergie, l’alimentation, les ressources génétiques et biologiques fournies par la mer sont devenues indispensables. Les entreprises françaises et européennes dépendent des flux maritimes les reliant à l’Asie. Lorsqu’ils sont interrompus, cela affecte notre pays immédiatement. L’épidémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine en sont de cruelles illustrations. Les enjeux maritimes touchent donc directement nos populations. Toutes ces ressources font l’objet de convoitises conduisant à une véritable compétition et à une territorialisation de la mer (voir encadré ci-dessous).  Comme le disait l’historien Hervé Coutau-Bégarie : « Auparavant simple théâtre de conflits, la mer est devenue objet de conflits. »

Justement, nous assistons à une dégradation rapide et durable du contexte stratégique…

C’est peu de le dire tant nous sommes témoins, en mer, du retour de puissances qui s’affranchissent du droit international et recourent de plus en plus à la force pour défendre leurs intérêts. Nous devons faire face à un renforcement des menaces et à une montée des activités illicites sur les espaces maritimes, de la part d’Etats mais aussi d’acteurs non étatiques dotés de moyens parfois supérieurs à ceux de certaines nations.

Comment cela se traduit-il ?

Le retour « en mer » des puissances s’est d’abord manifesté avec l’appropriation, depuis plusieurs décennies, de la mer de Chine méridionale par la Chine. Il s’exprime aussi par la Russie via sa politique d’interdiction conduite en Méditerranée orientale.  D’autres pays, comme la Turquie, profitent de ces infractions au droit international des « Grands » pour avancer leurs pions dans ce gigantesque jeu de go. Enfin, les mers sont devenues le théâtre de tous les trafics qui gangrènent nos sociétés : drogue, êtres humains, armes ou marchandises. Sans parler du terrorisme ! Cette montée des menaces en mer entraîne un réarmement naval, en particulier en Asie, remettant totalement en cause la liberté d’action dont jouissaient jusqu’à présent les puissances occidentales. 

Quelles sont les menaces qui pèsent sur l’espace maritime français ?

La France possède sous sa juridiction le deuxième espace maritime mondial, derrière les Etats-Unis, essentiellement grâce à ses territoires ultramarins. Outre les richesses que recèle cet espace maritime, il nous permet d’être la seule puissance riveraine de tous les océans, ce qui donne à ces terres une valeur stratégique inestimable. Le soleil ne se couche jamais sur notre République. Mais qui dit richesse dit convoitise. Cet espace est soumis à une pression prédatrice croissante de la part d’Etats mais aussi d’organisations criminelles.

C’est-à-dire ?

Je pense en particulier aux ravages de la pêche illégale commis par les innombrables flottes de pêche asiatiques. Cette pression s’exerce également sur la biodiversité marine, agressée par le changement climatique et les pollutions de toutes sortes. La protection de cette biodiversité est une responsabilité que confère à la France, comme à tout Etat côtier, la convention des Nations unies dite « convention de Montego Bay ». Ces menaces imposent à la France de disposer des moyens de surveillance et d’intervention en mer. « Ce qui n’est pas surveillé est pillé et ce qui est pillé est revendiqué », explique souvent l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale. Nos territoires ultramarins doivent donc posséder les moyens nécessaires, renforcés par les forces aéronavales en provenance de la métropole en cas de montée aux extrêmes.

L’hypothèse d’un conflit de haute intensité sur les mers est-elle plausible ?

Le retour de ces puissances qui ne respectent plus le droit international et privilégient l’emploi de la force dans une approche de fait accompli est un véritable défi. La guerre entre Etats est de retour alors qu’elle semblait impossible depuis l’époque des dividendes de la paix qui a suivi la chute de l’URSS. Ces puissances, voire certaines organisations criminelles, disposent de moyens militaires considérables qu’elles n’hésitent pas à utiliser.

Ces dernières décennies, nous étions davantage dans des opérations de police en mer, parfois violentes certes, mais qui nécessitent des systèmes d’armes relativement modestes. Si les forces aéronavales dotées d’équipements de haute technologie se toisaient en mer, la probabilité d’un affrontement était quasiment nulle. Ce n’est plus le cas dans le contexte actuel de compétition et de contestation en mer. Un affrontement de haute intensité peut survenir rapidement à la suite de la mauvaise interprétation, même minime, du comportement de l’adversaire. En outre, ce dernier peut l’engager s’il doute de notre détermination ou pense obtenir un avantage. Il faut donc être prêt à l’engagement de haute intensité et « gagner la guerre avant la guerre ». Pour cela, la Marine nationale doit disposer de marins au moral inoxydable, formés au combat et à la détermination affirmée et connue. Cela va de pair avec la possession d’armes et d’équipements de haute technologie et notre capacité à opérer avec nos alliés.

Le vice-amiral d’escadre (2s)* Gérard Valin est chef de la majeure « enjeux et stratégies maritimes » à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Ancien amiral commandant la zone maritime océan Indien, il décrypte les évolutions actuelles du domaine maritime, devenu un espace de confrontation.

*« 2s » signifie deuxième section.
Elle est propre aux officiers généraux et indique qu’ils ne sont plus d’active.

Quels sont les enjeux propres aux espaces maritimes ?

Les mers et les océans sont devenus le réseau sanguin de l’économie mondiale. Ils constituent de vrais réservoirs de richesses prenant la relève d’une terre épuisée par l’exploitation intensive d’une humanité à la croissance exponentielle. Dans ce contexte, la mondialisation confère une importance stratégique croissante aux espaces maritimes, ce que certains appellent la « maritimisation » du monde.  L’énergie, l’alimentation, les ressources génétiques et biologiques fournies par la mer sont devenues indispensables. Les entreprises françaises et européennes dépendent des flux maritimes les reliant à l’Asie. Lorsqu’ils sont interrompus, cela affecte notre pays immédiatement. L’épidémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine en sont de cruelles illustrations. Les enjeux maritimes touchent donc directement nos populations. Toutes ces ressources font l’objet de convoitises conduisant à une véritable compétition et à une territorialisation de la mer (voir encadré ci-dessous).  Comme le disait l’historien Hervé Coutau-Bégarie : « Auparavant simple théâtre de conflits, la mer est devenue objet de conflits. »

Justement, nous assistons à une dégradation rapide et durable du contexte stratégique…

C’est peu de le dire tant nous sommes témoins, en mer, du retour de puissances qui s’affranchissent du droit international et recourent de plus en plus à la force pour défendre leurs intérêts. Nous devons faire face à un renforcement des menaces et à une montée des activités illicites sur les espaces maritimes, de la part d’Etats mais aussi d’acteurs non étatiques dotés de moyens parfois supérieurs à ceux de certaines nations.

Comment cela se traduit-il ?

Le retour « en mer » des puissances s’est d’abord manifesté avec l’appropriation, depuis plusieurs décennies, de la mer de Chine méridionale par la Chine. Il s’exprime aussi par la Russie via sa politique d’interdiction conduite en Méditerranée orientale.  D’autres pays, comme la Turquie, profitent de ces infractions au droit international des « Grands » pour avancer leurs pions dans ce gigantesque jeu de go. Enfin, les mers sont devenues le théâtre de tous les trafics qui gangrènent nos sociétés : drogue, êtres humains, armes ou marchandises. Sans parler du terrorisme ! Cette montée des menaces en mer entraîne un réarmement naval, en particulier en Asie, remettant totalement en cause la liberté d’action dont jouissaient jusqu’à présent les puissances occidentales. 

Quelles sont les menaces qui pèsent sur l’espace maritime français ?

La France possède sous sa juridiction le deuxième espace maritime mondial, derrière les Etats-Unis, essentiellement grâce à ses territoires ultramarins. Outre les richesses que recèle cet espace maritime, il nous permet d’être la seule puissance riveraine de tous les océans, ce qui donne à ces terres une valeur stratégique inestimable. Le soleil ne se couche jamais sur notre République. Mais qui dit richesse dit convoitise. Cet espace est soumis à une pression prédatrice croissante de la part d’Etats mais aussi d’organisations criminelles.

C’est-à-dire ?

Je pense en particulier aux ravages de la pêche illégale commis par les innombrables flottes de pêche asiatiques. Cette pression s’exerce également sur la biodiversité marine, agressée par le changement climatique et les pollutions de toutes sortes. La protection de cette biodiversité est une responsabilité que confère à la France, comme à tout Etat côtier, la convention des Nations unies dite « convention de Montego Bay ». Ces menaces imposent à la France de disposer des moyens de surveillance et d’intervention en mer. « Ce qui n’est pas surveillé est pillé et ce qui est pillé est revendiqué », explique souvent l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale. Nos territoires ultramarins doivent donc posséder les moyens nécessaires, renforcés par les forces aéronavales en provenance de la métropole en cas de montée aux extrêmes.

L’hypothèse d’un conflit de haute intensité sur les mers est-elle plausible ?

Le retour de ces puissances qui ne respectent plus le droit international et privilégient l’emploi de la force dans une approche de fait accompli est un véritable défi. La guerre entre Etats est de retour alors qu’elle semblait impossible depuis l’époque des dividendes de la paix qui a suivi la chute de l’URSS. Ces puissances, voire certaines organisations criminelles, disposent de moyens militaires considérables qu’elles n’hésitent pas à utiliser.

Ces dernières décennies, nous étions davantage dans des opérations de police en mer, parfois violentes certes, mais qui nécessitent des systèmes d’armes relativement modestes. Si les forces aéronavales dotées d’équipements de haute technologie se toisaient en mer, la probabilité d’un affrontement était quasiment nulle. Ce n’est plus le cas dans le contexte actuel de compétition et de contestation en mer. Un affrontement de haute intensité peut survenir rapidement à la suite de la mauvaise interprétation, même minime, du comportement de l’adversaire. En outre, ce dernier peut l’engager s’il doute de notre détermination ou pense obtenir un avantage. Il faut donc être prêt à l’engagement de haute intensité et « gagner la guerre avant la guerre ». Pour cela, la Marine nationale doit disposer de marins au moral inoxydable, formés au combat et à la détermination affirmée et connue. Cela va de pair avec la possession d’armes et d’équipements de haute technologie et notre capacité à opérer avec nos alliés.

Qu’est-ce que la territorialisation des mers ?

La première conférence des Nations unies sur le droit de la mer a eu lieu à Genève en 1958. Il faudra toutefois attendre 1982 pour que soit ratifiée la convention de Montego Bay, traité international unique régissant l’ensemble des affaires maritimes et des compétences des Etats sur les espaces maritimes. C’est le début d’une véritable territorialisation des mers, avec la création de zones économiques exclusives (ZEE) pouvant aller jusqu’à 200 milles marins (370 km) des côtes d’un pays. Concrètement, ce dernier se voit octroyer les droits exclusifs d’exploration, d’exploitation, de préservation et de gestion des ressources qui se trouvent dans la zone. Avec ses 10,2 millions de km², dont 97 % outre-mer, la France possède la deuxième plus grande ZEE au monde après les Etats-Unis.

La haute mer, terme désignant tous les espaces maritimes qui ne sont pas sous la juridiction d’un Etat, ne fait en revanche l’objet d’aucune réglementation. Pour contrer la détérioration de sa biodiversité, des négociations très importantes, dites « BBNJ », sont en train d’être débattues à l’ONU. Elles vont notamment conduire à la création d’Aires marines protégées[1] (AMP) en haute mer.

[1] Zones comportant des restrictions, voire des interdictions, de navigation ou d’exploitation.