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Les perspectives de l’enseignement militaire supérieur

Le besoin de constituer un haut encadrement militaire de grande qualité, l’impératif de former nos officiers à la préparation et la conduite de la guerre ont conduit à l’élaboration d’une nouvelle politique de l’EMS.
IHEDN-chateau-cour-honneur

L’enseignement militaire supérieur (EMS) est un modèle qui se transforme pour répondre à la finalité opérationnelle des armées. Le besoin de constituer un haut encadrement militaire de grande qualité, l’impératif de former nos officiers à la préparation et la conduite de la guerre ont conduit à l’élaboration d’une nouvelle politique de l’EMS. Validée par le chef d’état-major des armées le 1er juillet 2020, cette politique rénovée s’articule autour d’axes d’évolution majeurs qui tracent les perspectives de l’EMS.

Né après la défaite militaire française de 1870, l’EMS a connu plusieurs périodes. La première a mis l’accent sur la manœuvre interarmes de grandes formations terrestres. La deuxième, qui prend son origine après la Seconde Guerre mondiale, a consacré l’importance de l’interarmées et de l’interalliés. Les évolutions de l’environnement stratégique et des formes de guerre ouvrent aujourd’hui une troisième période de l’EMS, qui doit désormais former des officiers multidomaines et qui préfigure l’émergence d’une culture stratégique européenne. Dans le même temps, l’EMS constitue un élément structurant du nouveau modèle des ressources humaines des armées et s’inscrit pleinement dans le paysage social.

L’EMS prépare les chefs militaires aux formes actuelle et future de la conflictualité et à ses nouveaux champs. En multipliant les partenariats, tant au niveau international qu’interministériel et avec des acteurs très variés (société civile, secteur privé, organisations gouvernementales, non-gouvernementales et internationales) l’EMS donne corps à une approche globale qui permet de penser la guerre dans toutes ses dimensions.

S’inscrivant dans le projet d’autonomie stratégique européenne, l’EMS élargit le champ de coopération à l’échelle de l’Europe, approfondissant les synergies existantes comme les programmes d’échange avec les écoles de guerre étrangères et les actions de formation communes avec les pays alliés et partenaires. Il constitue plus que jamais le capital humain adapté à ces nouveaux enjeux et contribue à construire une armée de référence, interopérable et interculturelle formée aux nouveaux outils technologiques.

L’EMS renouvelle et perpétue ainsi le modèle original de l’encadrement militaire français : après une sélection exigeante, les officiers qui bénéficient dès leur formation initiale d’un niveau d’enseignement académique élevé sont continûment formés autant pour être des chefs militaires au combat que des officiers d’état-major. En intégrant les évolutions opérationnelles, technologiques et sociétales, l’EMS devient le lieu où les officiers accroissent leurs compétences et leur potentiel. Cette formation professionnelle continue contribue aussi à la diversité et l’ouverture des armées par la prise en compte des aspirations des nouvelles générations, la valorisation de la condition militaire et la promotion de l’égalité femme-homme.

Par ailleurs, l’accès de la scolarité du niveau EMS 2 (École de guerre) à des auditeurs libres issus de la société civile, le double cursus qui associe au niveau EMS 3 les officiers du Centre des hautes études militaires (CHEM) à la session « Politique de Défense » de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), ainsi que l’affirmation des niveaux de qualification et des équivalences dans le monde civil assurent une meilleure reconnaissance de la place des officiers parmi les cadres dirigeants de l’État et consolident encore davantage le lien armées-nation.

Dans sa forme rénovée l’EMS répond aux enjeux de formation et de préparation d’un haut encadrement militaire apte à anticiper les évolutions de la guerre. Sa mise en œuvre découle d’une politique ambitieuse, innovante et soutenable, levier d’influence et de reconnaissance du corps des officiers.

LETTRE D’INFORMATION MINERVE