Transports et routes maritimes, technologies et industries navales, câbles sous-marins, data center et grande plaisance, tels sont les grands thèmes de l’économie bleue qui ont conduit les auditeurs de la majeure « Enjeux et stratégies maritimes » (ESM) de la session nationale de l’IHEDN à Marseille et à Toulon pour un séminaire de deux jours.
Accueillis, dès potron minet, le vendredi 4 février matin à La Ciotat chez LDA TRAVOCEANS par Olivier Le Nagard son directeur, les auditeurs furent immédiatement plongés dans les profondeurs de l’océan où les robots de très haute technologie conçus par cette société enfouissent en sécurité des câbles de puissance ou de télécommunication dont l’importance stratégique échappe bien souvent au néophyte.
Antoine Person, directeur général adjoint de Louis-Dreyfus Armateurs (LDA) et ancien auditeur de la session, avait fait le déplacement pour présenter à ses successeurs les grands enjeux du transport maritime et débattre avec eux sur les défis à relever par la France pour faire preuve de résilience en cas de crise.
Ce fut ensuite un départ pour Marseille afin de rejoindre la société Interxion, leader mondial, des data centers, où les auditeurs furent accueillis par son directeur général France, Fabrice Coquio, également l’un de leurs anciens. Il les a plongés dans l’univers du Big Data avec ses enjeux d’une dimension insoupçonnée.
Qui aurait pensé que la valeur des données venait de dépasser celle des marchandises ? Les auditeurs ont été impressionnés par la dimension et le niveau de sécurisation des installations, par la croissance fulgurante de ce secteur et, surtout, par les futures implications de la révolution numérique dont ils n’imaginaient pas l’ampleur.
Après La Ciotat et Marseille, c’est au tour de la ville d’Ollioules d’accueillir les auditeurs au sein de la technopole de la mer où les attendait Didier Gilavert, directeur du site de Naval Group. Une fois de plus, ils purent apprécier un domaine où la haute technologie est reine chez ce leader européen du naval de défense.
A la présentation de Didier Gilavert succéda celle d’Aurore Neuschwander, directrice de la stratégie de Naval Group descendue spécialement de Paris pour rencontrer les auditeurs.
Ces derniers ont ainsi réalisé à quel point ce fleuron de la technologie française appartenait au noyau dur de la Base industrielle et technologique de défense (BITD) française.
Naval Group se situe en effet au cœur de l’indépendance et de la souveraineté de notre pays en lui fabriquant ses sous-marins nucléaires et, plus généralement, des navires de combat parmi les plus performants au monde.
Ensuite, au cours d’une passionnante table ronde sur l’innovation dans l’industrie navale, l’ingénieur de l’armement Jérôme Perrin, directeur des techniques navales de la Direction générale de l’Armement (DGA), Nicolas Ciaravola, directeur des axes fédérateurs et des expérimentations de Naval Group et Jean-Charles Nahon, président du comité technique du Groupement des Industries de Constructions et Activités Navales (GICAN), ont présenté les grandes ruptures technologiques du secteur : navires propres et intelligents, cybersécurité, drones…
Les visites qui suivirent furent une parfaite illustration de cette haute technologie indispensable pour le maintien au plus haut niveau de performance des navires de combat de la Marine Nationale et de la compétitivité Naval Group à l’export.
La journée du samedi a également débuté tôt à la mairie d’honneur de Toulon où les auditeurs ont été accueillis par Yannick Chenevard, maire adjoint et vice-président de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée, accompagné du vice-amiral (2s) Charles-Henri Garié, directeur du campus d’excellence des métiers et qualifications « économie de la mer » à l’université de Toulon.
Les auditeurs ont ainsi découvert les potentialités offertes en matière de développement économique par l’une des plus belles rades d’Europe et la première région de France en nombre d’emploi maritimes. Mais ils ont surtout pu apprécier le soutien impressionnant à l’économie bleue de cette région et de la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), en particulier dans le domaine des ressources humaines pour fournir aux industries du monde maritime les talents dont elles ont besoin.
La théorie s’est rapidement concrétisée par une navigation sur la rade, sous un soleil radieux et par mer calme, avec une escale chez Monaco Marine.
Pierre-François Lepoutre, directeur du site, a ainsi pu exposer aux auditeurs les grands enjeux liés à la maintenance des navires de grande plaisance, secteur en pleine croissance, dont la moitié de la flotte mondiale navigue en Méditerranée. Il a ainsi montré les importants investissement consentis par son entreprise en partenariat avec la Métropole, ainsi que les magnifiques yachts accueillis en carénage.
Ce fut ensuite un rapide transit vers la base navale pour assister à une passionnante conférence sur les câbles sous-marins prononcée par Cyril Defais, directeur du site d’Orange Marine à La Seyne sur Mer.
Les auditeurs n’ignorent désormais plus rien des enjeux stratégiques, ni du haut niveau d’expertise et de technicité de l’industrie des câbles sous-marins, autoroutes méconnues mais essentielles concentrant plus de 99 % des communications Internet mondiales.
Après un rapide déjeuner au fort Saint-Louis, tour à canons édifiée à la fin du XVIIe siècle à l’initiative de Louis XIV afin de protéger la rade des intrusions ennemies, le samedi après-midi fut consacré aux travaux en comités des auditeurs, dans les salles de travail mises à leur disposition par l’amiral commandant la force d’action navale (ALFAN).
Descendue rejoindre les auditeurs, Annie Jafalian, chef du bureau ‘Pédagogie » de l’IHEDN, a ainsi pu se faire présenter leurs travaux et faire part de sa profonde satisfaction sur le travail fourni et son niveau d’avancement.