L’annonce d’un nouveau confinement a certes modifié une nouvelle fois le programme de la 3e session nationale « Souveraineté numérique et cybersécurité » mais sans en changer la volonté farouche de poursuivre l’exploration de l’univers cyber. C’est donc en distanciel que la promotion s’est retrouvée pour une nouvelle séquence inédite où la technique a rencontré l’éthique, la stratégie et la philosophie en traitant de l’intelligence artificielle (IA), de la robotique et du quantique et des conséquences qu’elles engendrent sur la souveraineté.
Après une introduction générale des problématiques liées à l’IA et un panorama des actions et travaux de l’Union Européenne en la matière par le chef de la session, le général d’armée (2S) Watin-Augouard, le professeur Jean-Gabriel Ganascia a sensibilisé les auditeurs aux enjeux éthiques de l’IA en en retraçant l’histoire, ses limites et perspectives, pour souligner en fin d’analyse la nécessité de placer avant tout l’humain au cœur des débats. Le colonel Perrot a quant à lui traité l’IA d’un point de vue stratégique en étudiant ses conséquences sur les territoires et les populations, afin de savoir si elle pouvait remettre en cause la souveraineté des Etats.
Cette plongée dans le futur a alors conduit à réfléchir à la fin du séminaire à deux éléments majeurs de demain où l’interaction avec l’homme doit être repensée, le robot et le quantique.
Dans un discours optimiste et novateur sur la technique, l’IA et le robot, Maître Alain Bensoussan a souligné que s’il était nécessaire de faire face aux risques induits par la technique notamment par des régulations d’ordre éthique et/ou juridique, et de mener une réflexion sur le degré d’acceptabilité du risque, il était important de ne pas freiner les innovations. Enfin, l’exposé d’Olivier Ezratty sur l’ordinateur quantique a souligné que, même si ses capacités actuelles étaient limitées, le quantique constitue un véritable défi pour le futur qu’il s’agit de traiter dès à présent.
Les conférenciers de ce cycle ont bien confirmé l’adage de Rabelais, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». L’IA, le robot et le quantique sont une chance à condition que l’humain reste le maître et s’en occupe dès à présent pour qu’ils ne deviennent pas de nouvelles menaces sur la souveraineté.