Mission d’étude à Djibouti pour la session nationale

Publié le :

22 janvier 2025
Les auditeurs des majeures « Politique de défense » et « Enjeux et stratégies maritimes » se sont rendus du 10 au 14 janvier à Djibouti pour un séjour particulièrement riche en expériences, rencontres et visites : démonstrations des forces françaises sur place, conférences d’officiels djiboutiens ou français, découverte de bases étrangères et de sites industriels, et même une nuit en bivouac.
Mission d'étude à Djibouti pour les auditeurs des majeures POLDEF et ESM de l'IHEDN

À peine arrivés à Djibouti après une nuit de vol, les quelque 160 auditeurs sont accueillis par les militaires sur la presqu’île du Héron, l’une des emprises de l’armée française dans le pays, en vertu du Traité de coopération en matière de défense (TCMD) renouvelé pour 20 ans en juillet 2024. Une fois à l’hôtel, deux autorités, l’ambassadrice de France Dana Purcarescu et le général de division aérienne Sébastien Vallette, commandant des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj), leur tracent un panorama du contexte djiboutien et de la riche relation bilatérale entre les deux pays.

Après cette mise en situation, ils embarquent dans des camions tout-terrain GBC en direction d’un bivouac de l’armée française en pleine montagne. Après avoir partagé des spécialités régionales avec les militaires et entonné des chants au coin du feu, leur courte nuit s’achève au son du clairon. Dans la lumière du soleil levant, les couleurs djiboutiennes et françaises sont hissées au mât du camp, sous le commandement du général de corps d’armée Hervé de Courrèges, directeur de l’IHEDN.

Commence alors une journée dont ils se souviendront, celle des présentations des capacités des FFDj. Un tableau « Marine » pour commencer, où ils voient des bérets verts du commando marine Jaubert de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) procéder à la libération (fictive) d’un otage conjointement avec des personnels du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) djiboutien. Cette démonstration met en œuvre des moyens maritimes (certains de la Marine djiboutienne), terrestres et aussi aériens, puisqu’en plus des hélicoptères qui déposent les forces spéciales et extraient l’otage, un Mirage survole le groupe comme pour « intimider » l’ennemi. Le « saut à la mer » des parachutistes français est déjà intervenu en conditions réelles, notamment pour libérer les otages du Ponant (2008) et du Tanit (2009) dans le golfe d’Aden.

DES ORATEURS DJIBOUTIENS, FRANÇAIS, JAPONAIS…

S’ensuivent deux démonstrations de l’armée de Terre : l’une statique, pendant laquelle les auditeurs ont tout loisir de poser des questions aux soldats sur l’usage de leur matériel, puis une dynamique, en conditions réalistes puisque la manœuvre, déroulée sur plusieurs kilomètres en contrebas des spectateurs, s’opère à munitions réelles. Les deux présentations sont assurées par le 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIOM), une unité des Troupes de marine qui a la particularité de rassembler en son sein différentes armes : infanterie, artillerie, cavalerie, génie et aviation légère, certains soldats étant issus de la Légion étrangère. Des canons Caesar, des hélicoptères de reconnaissance et de manœuvre, des chars AMX-10, des VAB et des VBL sont mis à contribution.

Après un nouveau trajet en GBC, les auditeurs assistent au dernier tableau de la journée, celui de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), dans le désert du Grand Bara, au sud du pays. Alors que le soleil décline, ils voient un moyen porteur Airbus Military CN-235 parachuter des commandos et des chargements, un hélicoptère Puma récupérer les forces spéciales, puis des Mirages 2000-5 effectuer différentes manœuvres, dont une démonstration de supériorité aérienne.

La matinée du lendemain est consacrée à plusieurs conférences, d’abord sur « Les enjeux et perspectives économiques en République de Djibouti », avec Ahmed Osman Ali, gouverneur de la Banque centrale de Djibouti, Abdillahi Adaweh Sigad, directeur général de la Société de gestion du terminal à conteneurs de Doraleh (SGTD) et Sébastien Nahon, directeur général de la Banque pour le commerce et l’industrie – mer Rouge (BCIMR). La deuxième table ronde porte sur « Les enjeux stratégiques de la corne de l’Afrique : Djibouti dans son environnement régional et international », avec José Barahona, coordonnateur résident de l’ONU à Djibouti, et Mohamed Jalludin, directeur général du Centre d’études et de recherche de Djibouti (CERD). Enfin, la conférence « Les grands enjeux de la zone indopacifique vue de Djibouti » accueille comme orateurs Hiroyuki Oshima, chargé d’affaires à l’ambassade du Japon à Djibouti, et, par visioconférence, Marc Abensour, ambassadeur français pour l’Indopacifique.

S’ensuivent des déjeuners thématiques, dont l’un autour du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale djiboutien, Mahamoud Ali Youssouf, et d’autres autour du spatial (Djibouti ayant récemment envoyé des satellites en orbite), de la stratégie dans l’océan Indien ou de l’École internationale de perfectionnement à la pratique de la police juudiciaire (EI3PJ) djiboutienne.

Avant une passionnante conférence de clôture délivrée par l’ambassadrice Purcarescu et le général Vallette, qui répondent à de nombreuses questions des auditeurs, le reste de cette très riche mission d’étude est consacré à différentes visites : le terminal à conteneurs de Doraleh, la base militaire des États-Unis, celle du Japon, l’usine de dessalement Eiffage, l’EI3PJ, l’Institut d’études diplomatiques djiboutien, la base aérienne 188 de l’AAE et le détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), le poste de commandement interarmes ou la frégate multi-missions (FREMM) Languedoc.