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GBR Ortemann : « Je n’ai jamais voulu qu’on me dicte mes choix ».

Les hommes ne sont pas davantage prédisposés que les femmes à s’intéresser aux questions de défense et de sécurité nationale. À l’occasion du 8 mars, Journée internationale des femmes, le Général de brigade Anne-Cécile Ortemann a répondu à nos questions.

À quels freins ou obstacles, avez-vous été confrontée en tant que femme au cours de votre carrière ?

J’ai choisi de m’engager dans la voie militaire dès l’âge de 19 ans. J’ai assez vite compris qu’entrer, rester et vouloir progresser, en tant que femme, dans un monde d’hommes, n’était pas un long fleuve tranquille.

J’ai dû assez régulièrement argumenter, justifier mes choix, démontrer ma motivation, persévérer. Je ne voulais pas ou ne veux pas un poste d’homme, je voulais et je veux prétendre à des postes intéressants ou à responsabilité pour lesquels j’estime détenir les compétences et les qualités nécessaires.

Je n’ai jamais voulu qu’on me dicte mes choix.

Comment faire en sorte que les femmes se sentent légitimes à débuter une carrière dans le milieu de la défense ?

La Défense n’est pas un domaine réservé aux hommes. Quand on parle Défense, on pense à la guerre, aux militaires. Or les femmes participent aux guerres depuis longtemps, mais surtout le monde de la Défense est vaste. Il offre une multiplicité d’engagements. Les femmes y ont toute leur place, en tant que citoyennes qui ont envie de s’impliquer pour leur pays. On le constate dans tous les pays.

Êtes-vous en faveur de la discrimination positive ?

C’est une question difficile, car j’aimerais y répondre brutalement non. Je voudrais qu’on choisisse des femmes pour leurs compétences, pour ce qu’elles apportent, pour leurs qualités.

Encore faudrait-il qu’elles appartiennent aux viviers dans lesquels on va chercher des candidats pour certains postes. Ajouté à cela que certaines femmes se mettent elles-mêmes des freins, craignant ne pas être à la hauteur ou ne pas pouvoir tout assumer.

Donc oui je suis favorable à la discrimination positive, de façon mesurée. Il ne faut pas déséquilibrer un système, mais il ne faut pas se priver de talents. Donc, quand une candidature féminine se présente – il faut aussi être incitatif -, on doit y porter une attention particulière, sans renier les besoins exprimés pour le poste.

On a le droit de tout vouloir ! Une vie professionnelle et une vie personnelle épanouissantes ! Pour cela, les femmes doivent se faire confiance. On doit les y aider, probablement par du mentorat et du coaching.

Personnellement, mes proches m’ont toujours soutenue et j’ai eu quelques sponsors masculins qui m’ont aidée à imaginer un parcours professionnel en cohérence avec mes envies et mon profil.

Appartenir à un réseau pour échanger et débattre peut être un outil pour trouver des clés ou mesurer les « possibles ».