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Cap sur le pays du soleil levant pour la majeure « enjeux et stratégies maritimes » de la 2e session nationale de l’IHEDN

À la barre de la majeure « Enjeux et stratégies maritimes », le préfet Denis Conus directeur adjoint de l’IHEDN, a mis le cap vers le pays du soleil levant. Ce pays n’a évidemment pas été choisi au hasard pour la mission « monde » de la majeure tant il occupe une position stratégique au sein de la zone indopacifique, est étroitement lié à la France par un partenariat stratégique de première importance et son caractère maritime parfaitement en adéquation avec les centres d’intérêt des auditeurs.
À bord de l’USS Blue Ridge

Après une nuit passée pour se remettre de la traversée et du décalage horaire, ces derniers ont été accueillis le mardi 20 juillet matin à l’Ambassade de France à Tokyo par S.E.M. Philippe Setton, ambassadeur de France. Les auditeurs ont été immédiatement plongés au cœur des enjeux maritimes avec un panorama général dressé par l’ambassadeur puis décliné par ses principaux collaborateurs.  Se sont ainsi succédés le capitaine de vaisseau Jérôme Chardon, attaché de défense et cheville ouvrière de la mission, sur les enjeux de défense et de sécurité, Nicolas Thiriet, ministre conseiller, sur les fondamentaux culturels de ce pays insulaire, Fabienne Delage sur les enjeux liés à l’énergie nucléaire, Jean-Baptiste Bordes sur l’intelligence artificielle, Rémy Cardinet sur les grands enjeux économiques et Matthieu Séguéla sur les liens historiques entre la France et le Japon.

S.E.M. Philippe Setton s’adressant aux auditeurs
S.E.M. Philippe Setton s’adressant aux auditeurs

Après un rapide déjeuner pendant lequel les auditeurs ont pu découvrir pour la première fois le « Bento » japonais, l’après-midi est repartie en fanfare avec l’intervention de M. Yo Takaba, directeur de la politique de sécurité nationale, qui a présenté les nouvelles orientations stratégiques de son pays.

Yo Takaba exposant la politique de sécurité nationale japonaise

Une partie de la délégation s’est ensuite rendu à la Diète où elle a eu l’honneur d’être reçue par M. Makoto Oniki, président de la commission de défense nationale et ancien ministre de la défense. Les débats d’une grande franchise et particulièrement riches ont mis en évidence l’importance du partenariat stratégique et de la collaboration franco-japonaise en Indopacifique en raison de la communauté de valeurs et de vision des deux pays dans une zone soumise à de nombreux risques et menaces.

A la Diète autour de M. Makoto Oniki
A la Diète autour de M. Makoto Oniki

L’autre partie de la délégation a pu bénéficier d’une intervention de M. Tomoki Matsuo, directeur du département de la politique internationale au ministère des Affaires étrangères. Les débats ont porté sur les relations entretenues par le Japon avec ses voisins et les grands pays au premier rang desquels les États-Unis.

Tomoki Matsuo expliquant les grands enjeux de la politique étrangère du Japon

Le lendemain matin, les auditeurs ont appareillé vers Yokosuka, l’un des plus grands ports militaires japonais accueillant notamment la 7e flotte américaine. Les auditeurs ont pu monter à bord de l’USS Blue Ridge et y être accueillis par le vice-amiral Robert L. Thomas, commandant de la 7e flotte.  Avec ses grands adjoints, il a présenté ses missions ainsi que les enjeux et l’ambition de la marine américaine dans le Pacifique pour les prochaines années. Les auditeurs ont particulièrement apprécié sa grande franchise dans les réponses à leurs questions.

À bord de l’USS Blue Ridge
À bord de l’USS Blue Ridge

Les auditeurs ont ensuite pu découvrir l’œuvre de François Léonce Verny qui, en 1865, fut détaché de la Marine française et placé sous la responsabilité des autorités japonaises pour construire l’arsenal de Yokosuka. Cette ville de 450 000 habitants est encore particulièrement fière des réalisations de Léonce Verny qui font l’admiration des Japonais car, après plus de cent cinquante ans et malgré les tremblements de terre, les cales sèches sont toujours opérationnelles.

Une partie de la délégation a reçu un accueil très chaleureux à la mairie par M. Katsuaki Kamiji, maire de Yokosuka puis tous les auditeurs se sont ensuite rendus dans la base japonaise pour monter à bord de la frégate italienne Mosoroni qui venait tout juste d’accoster. Ils y furent reçus par son commandant, le capitaine de frégate Giovanni Monno, et S.E.M. Gianluigi Benedetti, ambassadeur d’Italie au japon. Les auditeurs ont pu admirer ce navire particulièrement moderne, fraîchement sorti des chantiers navals italiens.

En cette fin de journée, les auditeurs ont mis le cap sur la JAMSTEC (Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology) équivalent japonais de l’Ifremer, où ils furent accueillis par son vice-président Yasumi Kitao accompagné des docteurs Shin’ichi Kuramoto, directeur exécutif, et Tsuyoshi Sugiura. Créé en 1909, cet organisme est fortement impliqué dans la gestion et la restauration des ressources halieutiques, mais également dans la recherche des ressources des grands fonds marins avec la ferme intention de les exploiter.

Enfin, la journée s’est terminée par un dîner de travail pour lequel les avaient rejoints quatre chercheurs du NIDS (National Institute for Defense Studies) : son vice-président, le Major general Yoshiki Adachi, Shigeki Akimoto, Masayuki Masuda et Ryosuke Tanaka.

Avec les chercheurs du NIDS
Avec les chercheurs du NIDS

Dès potron-minet le lendemain après un départ de l’hôtel à 5h30, les auditeurs ont embarqué à bord du Shinkansen pour rejoindre Osaka puis l’aéroport international de Kansaï en bus.

Les auditeurs attendant le Shikenzan

Cette destination, qui peut paraître curieuse pour une majeure à dominante maritime, présente au contraire un grand intérêt. En effet, totalement construit sur la mer dans une zone sismique ayant subi un tsunami, cet aéroport, cogéré par la société française VINCI, a mis en œuvre des techniques de construction innovantes pouvant présenter un grand intérêt dans le domaine portuaire, en particulier face à la montée des eaux. Les auditeurs furent accueillis par Benoît Rulleau, son co-directeur, et Mathieu Boutitie, son directeur technique. Les échanges avec les auditeurs furent particulièrement fructueux. Ces derniers ont notamment découvert le système original de captation du carbone par culture d’algue mis en œuvre par l’aéroport, mais dont les résultats restent malheureusement encore marginaux. 

Benoît Rulleau expliquant les innovations technologiques de l’aéroport
Benoît Rulleau expliquant les innovations technologiques de l’aéroport

Après ces échanges, la délégation s’est dirigée vers la station expérimentale de pêche de la baie d’Osaka où les attendait son directeur, le professeur Takayuki Kusakabe. Les présentations de la préservation de la biomasse de la baie, mais surtout de sa reconstitution, ont particulièrement intéressé les auditeurs.

Les auditeurs autour des chercheurs de la station expérimentale de pêche d’Osaka

Vendredi 23 juin, après un réveil toujours matinal, les auditeurs sont allés au cimetière de Kobe pour deux cérémonies en mémoire des onze marins du Dupleix victimes du massacre du Sakaï le 8 mars 1868, puis des autres militaires ayant donné leur vie au Japon, bien loin de leur mère patrie.

Marseillaise a capella après le dépôt de gerbe
Marseillaise a capella après le dépôt de gerbe

Après ce moment solennel et émouvant, les auditeurs ont regagné la quiétude des fonds océaniques à l’aquarium Kaiyukan, l’un des plus grands aquariums du monde possédant une diversité d’espèce impressionnante comme des requins baleines. Le directeur de l’aquarium a pu présenter les recherches de l’institut sur la connaissance des océans ainsi que sur la pollution des micros plastiques.

Les auditeurs ont ensuite pris le bus pour Kyoto avec un bento pour se sustenter et arriver suffisamment à temps pour en visiter le palais impérial et les jardins de Nanzen-ji Temple. Bien loin de l’architecture moderne de la capitale, les auditeurs ont ainsi pu ressentir la profondeur de l’âme japonaise en déambulant au sein d’une nature qui ne peux qu’inciter au calme et à la méditation.

Le samedi matin, après ces quatre jours intenses sans beaucoup de sommeil, les auditeurs ont repris le Shikenzan pour Tokyo où ils ont pu visiter les temples et les musées de leur choix et faire quelques emplettes avant de prendre l’avion pour Paris. C’est avec beaucoup d’émotion qu’ils se sont quittés à l’arrivée, conscients d’avoir vécu ensemble une aventure exceptionnelle pendant toute la session et bien décidés à se retrouver au plus vite.