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La guerre en Ukraine questionne profondément l’avenir de l’architecture de sécurité européenne. Intervenue sur fond de détérioration des relations entre la Russie et l’OTAN, l’invasion de l’Ukraine par la Russie est justifiée, selon le Kremlin, par l’incapacité de l’OTAN à fournir des garanties sécuritaires suffisantes. Hasard du calendrier, l’OTAN prévoit d’actualiser le concept stratégique de l’Alliance lors du sommet de Madrid, prévu en juin 2022.

Ce document, dont la dernière actualisation date de 2010, vise à donner les principales orientations à la stratégie otanienne et à formuler des réponses politiques et militaires à l’évolution du contexte international. L’année 2022 sera également marquée par l’adoption d’une Boussole stratégique européenne sous la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE). Prévue à l’occasion du Conseil européen des 24 et 25 mars (mais qui pourrait être repoussée du fait des évènements), son adoption par les chefs d’État et de gouvernement devrait fournir à l’UE un cadre doctrinal guidant les principes et les moyens de sa Politique de sécurité et de défense commune (PSDC).

Dans un contexte international particulièrement dégradé, cette actualisation quasi concomitante des documents stratégiques de l’UE et de l’OTAN invite à se pencher sur leurs contenus respectifs et, par extension, sur les éventuelles adhérences ou divergences. Ces dernières se trouvent particulièrement exacerbées dans les débats portant le concept d’autonomie stratégique européenne, lequel suggère une différenciation accrue des prérogatives des deux organisations. Ce document a ainsi vocation à mettre en lumière les grandes dynamiques structurant la sécurité européenne dans la décennie à venir. Pour ce faire, deux axes seront privilégiés : l’adaptation des capacités militaires aux menaces identifiées et les tendances structurant la future contribution des deux organisations à l’architecture sécuritaire en Europe.